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Le court réunionnais à l’honneur à Contis

Interview d’Elsa Dahmani, présidente de CinéKour

Cela fait presque un quart de siècle que la ville de Contis, dans les Landes, organise son festival. Cette année, une jolie fenêtre sur le court-métrage réunionnais a été ouverte grâce à l’association Cinékour qui promeut les talents locaux animés par le cinéma d’art et d’essai. Entre deux trains, Elsa Dahmani, fondatrice de Cinékour, a accepté de répondre à nos questions.

 

elsa damani, festival contis, cinékour, ciné kour, ciné court, contis, cinéma réunionnais, cinéma, La Réunion, vod, svod, film, film cinéma, documentaire, captation théâtre, théâtre, captation, série, lepervencheOI>Film : Pourquoi cette carte blanche à Contis ?
Elsa Dahmani : Le Festival International de Contis existe depuis 24 ans en Région Grande Aquitaine. Il a été crée par des passionnés du Cinéma, dans une petite ville de la longue plage des Landes.
Nous avions fait un focus sur ce Festival riche et sélectif, en invitant sa directrice Betty Berr à nous présenter son dernier palmarès de courts-métrages, lors de la Fête du Court-Métrage 2019, à La Réunion.
À cette occasion, elle avait à son tour pu découvrir la richesse et la diversité de la création cinématographique péi et avait particulièrement apprécié la programmation reprenant notre palmarès des Cinékour Talents qu’elle a donc décidé de programmer lors de sa prochaine édition.

OI>Film : Quels films avez vous choisi de projeter et pourquoi ?
Elsa Dahmani :Ces courts-métrages « coups de coeur de Cinékour » avaient étaient récompensés à La Réunion en 2018 par le Jury des professionnels du Cinéma français invités afin d’encourager la création locale en valorisant les qualités présentent dans chaque film, même dits « émergents ».
Guillaume Noura avait reçu le Prix à la Qualité pour la réalisation de « Myriam Saint-Louis », Pierre Erudel avait reçu le Prix à la Qualité pour l’interprétation de « Culpabilis », « Face To Face » de Julien Techer avait reçu le Prix à la Qualité de l’image et « La Marche du Singe » de Grégory Lucilly avait reçu le Prix à la Qualité du Son ainsi que le Prix du Public.
Cette sélection de quatre courts métrages a donné la programmation « Cinékour Talents » que nous aimons diffuser dés que l’occasion nous est offerte car elle brosse bien le panel de diversité et les perpectives du paysage cinématographique que promet La Réunion.
En effet, dans ce programme, on va du film étudiant (ILOI avec « Face To Face ») au film produit professionnellement, financé par le CNC et la Région Réunion (Myriam Saint-Louis), en passant par des films auto produits (« Culpabilis » et « La Marche du Singe »). Question genre aussi, on aime montrer la diversité de création qui existe à La Réunion, du Teen Movie en passant par le film d’auteur jusqu’au Fantastique ou à la Comédie.

 

OI>Film : Y-a t-il d’autres projections de cette envergure réalisées grâce à Cinékour ?
Elsa Dahmani :Avant d’être diffusée à Contis, cette programmation avait été dévoilée en novembre 2018, en région parisienne lors du Festival Cinébanlieue mais aussi au Festival du Film Court de Saint-Pierre et mulit-diffusée lors de la Fête du Court-Métrage en Mars 2019, dans plusieurs villes de La Réunion et également en métropole, à Metz, Nice et Montpellier.
Ces quatre films, en voyageant, ont donc pu multiplier leurs publics, faire connaitre l’univers de leurs auteurs et plus largement en métropole, donner plus de facettes à la représentation que les métropolitains se font de La Réunion.

OI>Film : Qu’est-ce que ça représente une telle vitrine pour le cinéma indépendant réunionnais ?
Elsa Dahmani : Pour Cinékour, dont la mission est de participer à de l’émergence du Cinéma de La Réunion, diffuser cette carte blanche est très important car nos films courts peinent souvent à « passer la mer », à être sélectionnés dans les Festivals de métropole qui sont pourtant essentiels dans la carrière d’un film court car on y retrouve les professionnels et les décideurs qui vont permettre aux jeunes réalisateurs d’être repérés et de poursuivre leur travail dans de meilleurs conditions par la suite.
En diffusant cette programmation au national, c’est tout le réseau professionnel réunionnais qui est mis en lumière auprès d’un écosystème qui découvre également le travail des acteurs et des techniciens, plaçant enfin La Réunion sur la carte du Cinéma français. Nous éveillons la curiosité pour donner envie d’en découvrir d’avantage.

OI>Film : Parlons un peu de Cinékour… Depuis sa création, quels sont les dispositifs mis en place ?
Elsa Dahmani : En plus du repérage de talents et de leur mise en valeurs à travers cette programmation de courts et ces Prix à la Qualité « Cinékour Talents », Cinékour développe depuis 2017, le dispositif « Talents La Kour » permettant à 10 auteurs-Lauréats, porteurs de projets de court-métrage de fiction, d’être accompagnés lors d’une Résidence d’écriture et d’être présentés à des producteurs et des diffuseurs, à La Réunion et à Paris où ils participent aux Rencontres Talents en Court au Comedy Club. Ce dispositif est depuis 2019, soutenu par La Région et la DAC de La Réunion et le CNC. C’est un tremplin professionnalisant pour les courts-métrages encore au stade de projets.
Cinékour n’oublie pas les plus jeunes, chez qui naissent des vocations, souvent très attirés par l’image mais qui n’en n’ont pas encore les clés. Ainsi nous proposons aux 16-25 ans des stages gratuits d’initiation aux métiers du Cinéma. Ensemble, les jeunes s’essaient à tous les postes encadrés par des intervenants professionnels, en réalisant le court-métrage qu’ils ont imaginé.
Depuis la création du dispositif Kourmétraz en 2017, un court et une mine série on pu être réalisés dans des quartiers populaires de la Ville de Saint-Denis qui est partenaire de l’opération.

OI>Film : Quels talents ont émergés depuis la création de Cinékour ?
Elsa Dahmani : Depuis la première promotion en 2017, 4 courts-métrages sont entrés en développement dont « La Petite Sirène » de Manon Amacouty, produit par DACP, qui était en compétition au Festival de Contis et s’est vu décerner le Prix du Jury Jeunes des Collégiens le lundi 24 Juin ou encore « Blaké » de Vincent Fontano, produit par We Film qui a bénéficié de pré-achats de France Télévisions. Le projet de Aurélie Filain, « La Course de Phaéton » a reçu le Prix Kissfilm au Festival de Angers pour sa production Nouvelle Toile. Nicolas Sery vient de signer chez Mondina Films pour « Reine Kayanm ».
La seconde promotion 2019, débute en beauté et promet de belles surprises puisque que Canal + est entré en partenariat, créant même au niveau de son antenne locale, deux Prix « Coups de Coeur » Canal+ Réunion pour les projets de Sophie Louÿs et de Marine Hervé.

OI>Film : Selon vous, quel est le principal frein au développement du cinéma réunionnais et que fait Cinékour pour y remédier ?
Elsa Dahmani : A travers ces dispositifs et la mise en valeur des talents, Cinékour souhaite lutter contre les croyances limitantes, le « C’est pas pour moi », qui peut freiner la jeunesse et le dynamisme de la création locale. On veut montrer que c’est possible et que, si ça demande beaucoup de travail, d’exigence et d’investissement, nous sommes là pour accompagner.
L’écosystème de notre secteur encore jeune, se solidifie et gagne chaque année en qualité. Il est précieux d’être solidaires, c’est pourquoi la démarche de Cinékour cherche à être fédératrice. Nous nous rassemblons au lieu de nous voir comme des concurrents, ce qui est un cercle vertueux pour notre milieu.
Enfin, nous travaillons à une meilleure égalité des chances en tissant des passerelles avec les décideurs et les professionnels nationaux, en réduisant la distance et en luttant contre les barrières, qu’elles soient géographiques ou mentales, locales et nationales.

OI>Film : Vous êtes la fondatrice de Cinékour, mais avez-vous quitté votre casquette de réalisatrice ? Une actu en cours ?
Elsa Dahmani : C’est parce que je suis moi-même réalisatrice et que j’ai été confrontée à ces barrières et ces freins au moment de developper mes propres projets que j’ai fondé Cinékour. Pour répondre à nos besoins et construire des solutions faisant bouger les lignes.
Je nourris toujours intimement mes projets de réalisation de fiction même si je consacre la plus grande partie de mon temps à Cinékour.
Avant la fiction, je réalisais des documentaires et des clips pour la Musique. J’aime à revenir de temps en temps à mes premières amours…

 

 

Laurène MAZIER
Laurène MAZIER
Rédactrice polyvalente et expérimentée
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