AccueilMAGAZINENEWSMétiers du cinéma : quelles formations à La Réunion ?

Métiers du cinéma : quelles formations à La Réunion ?

Faire du cinéma à La Réunion n’est pas inaccessible. Bien au contraire. Depuis plusieurs années, les formations et les ateliers proposés par quelques associations se développent ; offrant ainsi la possibilité aux passionnés d’exercer dans le domaine audiovisuel.

Le cinéma à La Réunion ? C’est possible. Mais avant de s’engager dans des études d’audiovisuel ou de cinéma, les élèves peuvent d’abord se sensibiliser et découvrir ce domaine via des dispositifs mis en place par des associations, l’académie de La Réunion, l’Agence Film Réunion ou encore le CNC.

Découvrir les métiers du cinéma en milieu scolaire

Des dispositifs “cinéma nationaux” sont proposés aux établissements scolaires pour permettre aux élèves de l’école primaire, du collège et du lycée de s’initier au langage et au monde cinématographique.

Proposé par l’académie de La Réunion, la direction des affaires culturelles de La Réunion et le département de La Réunion en partenariat avec l’Agence Film Réunion, Ciné(F)estival et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), les dispositifs “École et cinéma”, “Collège au cinéma” et “Lycéens et apprentis au cinéma” sont des dispositif nationaux d’éducation à l’image qui s’inscrivent dans le volet culturel du projet d’établissement et dans le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève.

Ces dispositifs proposent aux élèves de la grande section au CM2, puis de la 6ème à la 3ème et enfin de la seconde à la terminale, de découvrir des œuvres cinématographiques lors de projections organisées spécialement à leur intention dans les salles de cinéma. Ils permettent de constituer ainsi, grâce au travail pédagogique d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, les bases d’une culture cinématographique.

L’association « la lanterne magique » met aussi sa pierre à l’édifice avec son “Ciné-club”. En partenariat avec la Direction du projet Educatif Global de la Ville de Saint-Denis, elle propose toute l’année à la pause méridienne un Ciné-Club dans 15 écoles primaires. L’atelier consiste à projeter quotidiennement des courts métrages. L’atelier se compose de la façon suivante : un ou plusieurs courts métrages sont projetés quotidiennement et un module vient étoffer la projection en fonction de la thématique abordée : cinéma d’animation, documentaire, cinéma noir et blanc. Ces diffusions s’accompagnent ainsi d’un temps d’échange avant et après la projection, nécessaire à l’analyse et à la compréhension des films projetés.

section CAV proposé par le lycée jean hinglo au Port

En parallèle, les lycées proposent des spécialités ou options facultatives à ses élèves. Le cinéma-audiovisuel fait partie de ces options.

À titre d’exemple, depuis 2012, le lycée Jean Hinglo du Port propose à ses élèves une option Cinéma-Audiovisuel. Chaque année, ce sont ainsi des dizaines d’élèves de seconde, première et terminale qui s’initient à l’analyse filmique et à la réalisation de courts métrages. Ils participent aussi à différents évènements liés au cinéma dans l’île, assistent à des projections et à des rencontres avec des réalisateurs (notamment en partenariat avec l’ESA) et se constituent ainsi une solide culture cinématographique. Une option qui prend d’autant plus d’ampleur depuis le partenariat entre le lycée et la Fémis.

D’autres lycées proposent l’option cinéma-audiovisuel : Lislet Geoffroy et Leconte de Lisle à Saint-Denis, Roland Garros au Tampon et Moulin Joli à la Possession.

Audiovisuel : les formations post BAC

Une fois ces métiers découverts, les élèves peuvent se former en profondeur au cinéma en suivant des cursus scolaires post BAC : à l’ILOI, au Port, ou en faisant un BTS Audiovisuel à Saint-Denis par exemple. Ou encore dans un cursus audiovisuel, orienté vers l’information et la communication proposé par l’Université de La Réunion.

  • L’Institut de L’images de l’Océan Indien, ILOI

À La Réunion, on retrouve l’Institut de L’images de l’Océan Indien (ILOI), fondé en 1983 par Alain Séraphine. L’établissement d’enseignement supérieur propose à ses étudiants un cursus complet allant de la licence au master. Animation 2D et 3D, création digitale, jeux vidéos, audiovisuel… Autant de domaines auxquels les élèves peuvent se former, avec l’aide d’intervenants professionnels comme Marine Hervé (étalonneuse), Laurent Zitte (réalisateur, producteur, photographe), ou bien encore Jean-Michel Perez (monteur et référent de la formation audiovisuelle). Pour ce dernier, “même si le secteur se développe, ce sont des métiers exigeants et précaires. Il y a de plus en plus de travail mais le développement à long terme passe par la formation et l’affirmation d’un cinéma qui a sa propre identité, sa propre manière de raconter les histoires, peu importe les sujets abordés.

La formation permet aux étudiants de réaliser un film de A à Z, de l’écriture à la diffusion, comme peut en témoigner Grégoire Jahan, étudiant en master 2 audiovisuel à l’ILOI. L’année dernière, “Rien que nous deux”, son film réalisé en licence, a été projeté au Festival du film court de Saint-Pierre. Sa réalisation a reçu la « Mention coup de cœur du jury Saint-Pierrois« .

L’interview de Grégoire Jahan, étudiant à l’ILOI : 

D’anciens étudiants ont pu s’insérer dans le monde professionnel, à l’instar d’Erika Etangsalé avec, à l’époque, son film de sortie d’école « Seuls les poissons morts suivent la rivière » à visionner sur notre plateforme, ou encore d’Aloïs Fructus, réalisateur de « Démavouz mon kor » (à voir également sur OI>Film).

  • Le BTS audiovisuel à Saint-Denis

Après le BAC, les lycéens peuvent également s’orienter vers le BTS Audiovisuel option métiers du son, dispensé par le lycée Mémona Hintermann-Afféjee à Saint-Denis. L’option métiers du son forme notamment des opérateurs de prise de son, des mixeurs et monteurs son, des sonorisateurs, des techniciens d’antenne et des régisseurs son. 

L’arrivée récente d’un BTS audiovisuel à Saint-Denis vient s’ajouter à la formation que prodigue l’ILOI, et puis il y a de plus en plus de formations plus ponctuelles ici et là” explique Guillaume Bègue, secrétaire à l’association Les cinéastes de La Réunion.

  • La filière Info-Com à l’Université de La Réunion

« La filière débute en L1 et L2 avec des cours d’options. Elle se poursuit au sein d’une licence Info-Com et d’un Master dédiés. Elle se prolonge en thèse et se décline également en deux licences professionnelles » précise sur son site l’université. C’est une formation audiovisuelle qui est plus orientée vers le journalisme et la communication.

Alliant cours fondamentaux et pratiques, elle forme ainsi les étudiants dans les métiers du journalisme, de la communication, de la médiation culturelle et de la recherche, tout en leur forgeant une solide culture générale. Les élèves peuvent ainsi utiliser du matériel spécifique tels que les caméras, enregistreurs, plateau télé.

Se lancer dans le cinéma, avec ou sans formation

Les associations se mobilisent pour l’accès à la culture et à la réalisation cinématographique. “Pas mal d’associations font un travail assez remarquable, via des actions variées auprès du jeune public, des quartiers, et participent à une démocratisation du cinéma. Des résidences se mettent en place régulièrement, pour le court, le long, le documentaire. Sans parler de la naissance de plusieurs plateformes de VOD. Il y a pas mal de remous au niveau institutionnel, mais dans l’ensemble, ça va plutôt dans le bon sens, et si la crise sanitaire ne fait pas trop de dégâts, on peut espérer que ça continue dans cette direction” souligne Guillaume Bègue.

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  • Se former avec des associations

Elsa Dahmani, la réalisatrice d’Allée-Cocos, se mobilise pour que le cinéma soit accessible à tous. Avec son association Cinékour créée en 2016, elle organise des stages d’initiation au court-métrage, permettant aux jeunes de découvrir et s’insérer dans la filière cinématographique.

S’initier mais aussi se professionnaliser avec “Talents la kour”. Un dispositif auquel a participé Nicolas Séry, actuellement en postproduction de son film “Reine Kayamb”, ou encore Manon Amacouty, qui a réalisé son film “La petite sirène”. Le premier court métrage de cette jeune Réunionnaise a d’ailleurs été sélectionné dans des festivals internationaux tels que Palm Springs, le Rhode Island International Film Festival ou le Festival Dakar Court, et nationaux tel que le Festival du Film Court de Brest, le Festival International de Contis en Aquitaine où il remporte le Prix des Collégiens et le Festival du Film Court de Saint-Pierre à La Réunion où il reçoit le prix des Étudiants ainsi que la mention spéciale du Jury.

Dispositif tremplin destiné aux 18-40 ans, « Talents La Kour » s’articule en effet autour du développement artistique des projets de court-métrage de fiction encadrés par des intervenants professionnels ; sans oublier leur concrétisation par une mise en réseau.

D’autres associations pratiquent l’éducation à l’image en projetant les films de la zone Océan Indien, organisant des débats et échanges, des rencontres entre le public et les professionnels, à l’instar de Ciné d’Îles et ses projections mensuelles D’Îles en Doc, Yabette qui organise chaque année la soirée du court métrage, les associations « Klaxon » et « Les Cinéastes de la Réunion »

  • Les résidences d’écritures

Les résidences d’écritures permettent aux participants d’alterner des séances de travail individuel entre auteur et formateur, mais également d’échanger avec d’autres personnes autour de leur projet. Des échanges constructifs et bienveillants qui améliorent et affinent les idées de films et leur scénario.

L’association “Les cinéastes de la Réunion” propose, en plus d’ateliers divers autour du cinéma (montage, pitch de projets, lectures de scénario), deux résidences d’écriture à destination des auteurs réalisateurs de la Réunion et des pays de la zone (pour le genre documentaire de création) avec l’association Doc Mondes (issue du Festival de renommée mondiale les États généraux du film documentaire de Lussas) et l’Agence Film Réunion. Cette dernière propose également sa résidence d’écritures.

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Avec la mise en place d’un travail d’analyse critique en profondeur et d’un suivi personnalisé, la résidence est une occasion unique pour les scénaristes des cinémas du monde de confronter leurs projets et regards” précise l’Agence Film Réunion sur son site. Avant d’ajouter que “ces rencontres leur permettront de partager leur passion du cinéma, leur méthode de travail et leurs réflexions, mais aussi de mettre en perspective le travail du scénariste, son besoin de trouver un nouveau souffle et de nourrir son écriture dans l’échange”.

Et si vous avez un premier ou un second projet de long-métrage de fiction, n’hésitez plus. Dans le cadre d’une résidence d’écriture en novembre 2021, l’Agence Film Réunion lance un appel à candidatures. Les candidatures sont ouvertes à tous les scénaristes résidant en France ou à l’étranger. 

Plus d’informations à retrouver dans notre article dédié en cliquant ici.

 

Céline Latchimy
Céline Latchimy
Journaliste, rédactrice, elle s'intéresse à toute l'actualité de la Réunion et des îles de l'OI
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