Un documentaire de Sami Chalak, 52 minutes, La Réunion/Madagascar © 2015.
Jace, graffeur réunionnais, se prend d’amitié pour une communauté de pêcheurs de Madagascar qui vit près des plages d’Andavadoaka. Il décide de monter un projet artistique inédit : faire venir des artistes de rue reconnus du monde entier pour peindre des voiles de pirogue.
A travers cette incroyable initiative, il veut réaliser une exposition éphémère de voiles et les faire naviguer sur la mer. Les voiles seront ensuite vendues aux enchères, et l’argent récolté sera reversé à la communauté vezo.
Le réalisateur, Sami Chalak
Il vit à la Réunion depuis plus de 20 ans, où il est réalisateur et producteur de documentaires. De sa rencontre avec Jace est né « Du Graffiti dans les Voiles », petit bijou de solidarité sur les eaux turquoise de l’océan Indien.
L’avis de OI>Film
Ce documentaire nous a captivé pour plusieurs raisons. La première : le voyage dans le pays des pêcheurs Vézo, dans le Sud-Ouest de Madagascar. Les images sont splendides. La caméra, se fait oublier et cueille l’ambiance et la chaleur d’un peuple malgache si particulier. On apprend beaucoup sur le mode de vie aussi authentique et rude que la terre sur laquelle ils vivent, le long du Canal du Mozambique. Ensuite, Sami Chalak, qui a déjà suivi Jace dans ses voyages à Madagascar, offre au téléspectateur un moment intime dans le sillage du grapheur. Comme une sorte de carnet de voyage, voire même un journal intime. En effet, le narrateur raconte comme si Jace racontait lui-même. Il s’agit de ses mots mais pas de sa voix. On découvre cette personnalité du street-art local et international, ses émotions, son histoire, ses doutes, son plaisir, son humour … Et enfin, Des « Graffitis dans les voiles », c’est aussi l’histoire des potes de Jace, venus d’Europe et de la Réunion pour participer à cette belle aventure artistique et humaine. Psyckoze, Ariz, Kid kréol & Boogie, Seth, CartOne, Bo130 & Micro Bo. C’est passionnant de découvrir, face découverte, ces bêtes du street art. De les voir réagir, sortis de leurs contextes, souvent très urbains. Passionnant également d’assister au processus de création. Bref, 52 minutes de pur bonheur avec à la fin apothéose de découvrir la quarantaine d’œuvres éphémères voguer sur le lagon du pays Vézo.