Ando Raminoson, a fait le choix, comme d’autres réalisateurs, de proposer ses premiers films gratuitement. OI>Film a le plaisir de relayer la bonne parole !
Ando Raminoson est un réalisateur originaire de Madagascar. Son univers emprunt de films d’action rend hommage aux blockbustters américains, tantôt en utilisant les codes pour les tourner à sa sauce ( Darkanoïd et Ody Vy). Tantôt pour les détourner à la dérision (Wrong Connection). Son plus grand défi, relevé avec brio, a été de fabriquer des films de cinéma professionnels, dans un pays où il n’y a ni école de cinéma, ni école de comédiens.
Ody Vy : drogue, trahison et voleurs de zébu
Un court-métrage malgache audacieux et singulier, un thriller à vous couper le souffle.
L’histoire
Dans une ville affaiblie par la criminalité, une unité d’élite a été créée afin de protéger les habitants contre les Dahalos, des bandits ayant des pouvoirs surnaturels. C’est la Brigade Anti-Dahalo (B.A.D.) Depuis quelques temps, les interventions de la brigade ont toutes échoué. Le capitaine James Rasolo, chef de la B.A.D., est convaincu de la présence d’un dahalo infiltré au sein de son effectif. Ses soupçons se portent sur Ary BarinJaka, un agent soudainement disparu sans laisser de trace. Alors que la B.A.D. est à sa recherche, Ary lui, se cache dans les quartiers sombres et cherche désespérément un moyen de prouver son innocence.
Dans les coulisses
Dans un soucis de réalisme, certaines scènes ont été filmées dans des quartiers « dangereux » de Tana afin de traduire au mieux à l’écran cette ambiance d’insécurité dans laquelle est placée l’intrigue.
Pour tourner les premières scènes du film (le meurtre des fermiers), Ando et son équipes sont allé à une heure de Tananarive appelé TALATAVOLONDRY. Le réalisateur a opté pour la lumière naturelle du soleil pour avoir une colorimétrie « coucher de soleil » : le timing était très serré, une intervalle de 1h maxi (15h30-16h30) pour faire toutes les scènes sinon… plus de soleil, plus de lumière…
Les Dahalo
Selon d’anciennes traditions, les différentes tribus de Dahalo se volaient mutuellement leurs troupeaux pour prouver leur courage et leur force. De nos jours, l’argent est devenue la nouvelle mesure de puissance. Du coups, les dahalos s’attaquent désormais à tous les paysans, que ce soit des éleveurs de zébus ou de simples agriculteurs ; ils s’en prennent également aux caravanes de voitures et aux touristes qui traversent les plaines isolées du sud. Ils sont devenus une organisation criminelle armée.
Récemment, un des principaux chefs des Dahalos, appelé Remenabila [Réménabil], est devenu l’ennemi public numéro 1. Pourchasser ces bandits sans pitié reste un casse tête pour l’armée et le gouvernement. La méconnaissance de leur culture par la majorité des Malgaches, alliée à des pratiques de sorcelleries réalisée par des initiés, femmes ou hommes, ajoutent un peu plus de mystère à la réputation des Dahalos. On raconte qu’une sorcière maîtrisant la magie noire, les protège contre les forces de l’ordre.
« Darkanoïd » : c’est aussi gratuit !
DARKANOID de Raminoson Ando, Madagascar, Fiction, 2012, 7mn Antananarivo 2020.
Le docteur AKKADEMUS est ravagé par la culpabilité. Il avait réussi à programmer une nouvelle génération de robots mais ces derniers sont devenus totalement hors de contrôle et menacent de détruire la race humaine. Quelques années plus tard, les robots traquent le dernier être humain à Antananarivo. Celui-ci tente de les échapper en sillonnant les rues de la capitale – en ruines – et découvre un hangar désaffecté. Ce qu’il va y trouver s’avèrera être bien plus important que de simples machines abandonnées.
Le premier court-métrage d’Ando Raminoson a reçu la Mention spéciale du jury au Festival de court-métrage de MADAGASCAR en 2012 et a été sélectionné en compétion au Festival de cinéma africain Ciné-Sud 2013 (Charente-Maritime).
à voir sur OI>Fillm : Wrong Connection
Lire l’interview d’Ando Raminoson et Colin Dupré, ici.
