Il a tout récemment fait sensation au Festival International du Court Métrage à Clermont-Ferrand avec son premier film « Blaké ». Dramaturge et comédien réunionnais, Vincent Fontano, s’est vu remettre le prix France Télévision. Cela signifie que le prochain projet de ce cinéaste en herbe a l’assurance de passer à la télé. Une aubaine formidable pour un Fontano qui semble avoir encore de belles histoires à nous raconter. Il nous en dit plus.
Pourquoi passer du théâtre au cinéma ?
Je crois que le cinéma m’a toujours intéressé, mais que je ne m’autorisais pas à l’entreprendre, puis un jour j’ai eu besoin de changer de médium, de me remettre en danger, en position d’apprentissage. Le cinéma est pour moi le médium de la mémoire, comparé au théâtre, où ne reste que le texte.
Pourriez-vous nous parler des différences entre l’écriture pour le théâtre et l’écriture pour le cinéma ?
Je ne sais pas si cette définition est bonne, mais c’est celle que j’essaye de construire dans mon travail : pour moi, le théâtre est l’écriture d’un corps dans l’espace, le cinéma est l’écriture d’un cadre.
« Blaké » votre premier court métrage a reçu plusieurs prix, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
« Blaké » est pour moi un petit miracle, c’est toujours étrange de voir un objet artistique si personnel avoir de l’écho. Juste après le tournage, je m’étais déjà remis en écriture… Pour être honnête, en faite je m’étais déjà remis à écrire pendant qu’on tournait « Blaké ». À la fin du tournage, j’ai annoncé à l’équipe que ma prochaine histoire s’appellerait « EDWARDO ».
Qu’est-ce que le grand prix FRANCE TÉLÉVISION va-il vous apporter ?
Le prix France TV me permet d’avoir une diffusion télévision assurée pour mon prochain projet. C’est un luxe monstrueux mais aussi une grande responsabilité, puisque la télévision l’achète avant de l’avoir lu. À Moi maintenant de me montrer à la hauteur de cette attente !
Vincent Fontano lors de la remise du prix France Télévision au festival international du court-métrage à Clermont-Ferrand
Vous êtes devant et derrière la caméra, qu’est-ce que vous retenez de cette expérience ?
Que c’est une expérience intéressante à vivre, l’énergie du comédien et du réalisateur ne sont pas la même. Parfois, le réalisateur a encore besoin de voir plus et le comédien est épuisé, parfois le comédien a encore besoin de fouiller et le réalisateur a besoin d’avancer. Quand vous êtes les deux, vous devez composer avec ces deux injonctions.
Pourquoi avoir choisi de tourner dans un parking souterrain et non à l’extérieur, dans un décor aux couleurs de La Réunion ?
C’était le projet initial de « Blaké » : parler de cet espace non vu de mon île, de ces espaces où je me suis retrouvé enfermé, de ces espaces où moi je vis.
Quelle est la suite de l’aventure pour « Blaké » ?
Nous espérons des sélections en festival.
De manière générale, quel regard portez-vous sur le cinéma de l’Océan Indien et celui de la Réunion plus particulièrement ?
Je pense qu’en tant que créateurs, nous vivons dans un espace hyper excitant. Nous possédons des œuvres qui ont construit notre imaginaire et il reste encore beaucoup à faire, une esthétique à définir. Nous pouvons nous offrir les libertés qu’autorise notre jeunesse.
Et pour finir, un mot sur votre actu ?
Je continue d’écrire pour le théâtre et le cinéma.