Court-métrage de Laurent Pantaléon Durée : 30 min. La Réunion (2016). Le 24 décembre au matin, Christian, un père de famille au chômage, se rend compte que sous le sapin, il n’y a pas de cadeau. Devant l’anorexie de ses finances, il décide d’aller vendre en ville un coq et deux poules pour gagner de quoi combler sa fille de 9 ans. Christian n’a que quelques heures pour mener à bien sa mission de noël !
L’avis d’OI>FIlm
Du cinéma comme on l’aime. Sincère, juste et bien ficelé. La Face cachée du père Noël a fait le tour du monde dans de nombreux festivals tel que le FESPACO du Burkina Fasso et le festival Îles Courts de Maurice, en 2016. En compétition il a remporté même un Arward au festival Afro Américain de la Silicone vallée aux USA et un prix spécial au Burundi. Bref, ce court-métrage a fait un carton. L’histoire finalement semble être un prétexte pour dépeindre un pan de la société réunionnaise. Celle des plus pauvres, paumés dans la société de consomation. Et puis, il y aussi une morale : celle des actes et des conséquences. Car c’est bien de cela dont il s’agit, de choix et leurs conséquences. Enfin, il y a beaucoup d’humour même s’il ne dit pas toujours son nom. Tout en finesse, on adore.
Note d’intention du réalisateur.
Laurent Pantaléon : » Chaque année, 12 mois. En décembre, les enfants entourent de leur « bic » bon marché des cadeaux dans les catalogues publicitaires. Les parents déguisés apportent les jouets crayonnés. Une histoire universelle qui se répète d’année en année. Je vais vous conter sa face cachée sans fioriture et artifice en caressant juste les aspérités de la vie. La vie de Christian Houry, un père de famille au chômage, qui se rend compte que sous le sapin, il n’y pas de cadeau. C’est là que l’histoire commence véritablement à la manière d’un road-movie. Un road-movie tumultueux qui sera prétexte à peindre la société réunionnaise, de la case en bois sous tôle au quartier résidentiel en passant par le gallodrome, le tout rehaussée d’une pointe d’humour. Une histoire du sud qui suit le principe de causalité où chaque action du protagoniste produit des effets qui à leur tour deviennent des causes de d’autres effets. Le scénario épouse les ficelles du cinéma classique et s’attache à créer une logique d’événement pour gommer tant que possible les surprises et les coïncidences. Vous aurez compris que « la face cachée du père noël » prend en compte la théorie des dominos et laisse très peu de place au hasard. Un « hasard » que le protagoniste espère lui en sa faveur tout au long de son périple mais qui se nourrît au final dans l’action d’entreprendre. Entreprendre aussi de maintenir le spectateur en haleine et espérer que Christian ne faillit pas à sa mission de noël. Une mission qui n’entoure pas et ne crayonne pas uniquement les fêtes de fin d’année mais qui parle de la vie et de ses épreuves. »