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Gilde : « Je mets en valeur les conditions de vie des hommes et des femmes hors des sentiers battus »

“Du coq à l’âne dans la tabatière” est un court métrage documentaire sur la vie d’une famille malgache. Rencontre avec le réalisateur, Gilde.

C’est à partir de 2006 que Gilde commence à faire de la vidéo. Mais en 2011, une formation à l’écriture de film documentaire “m’a réellement mis dans le domaine du cinéma” confie-t-il. Dans ses films, il met “en valeur les conditions de vie des hommes et des femmes hors des sentiers battus”.

Propos recueillis par Céline Latchimy-Irissin.

OI>Film : Comment avez-vous eu l’idée de faire ce film ?

L’idée est née de mon envie de montrer la vie paysanne dans mon village natal : simple, authentique. Pendant mon enfance, je vivais au village et l’envie de garder un souvenir de cette vie de campagne était une source d’inspiration cinématographique pour moi. Comme cette famille faisait partie de la mienne, mon approche a été sans trop de difficultés puisque je la côtoyais tout le temps.

OI>Film : Pourquoi avoir décidé de vous focaliser sur ce moment précis de leur vie ?

J’ai souvent remarqué que pendant des moments comme celui de la préparation du tabac à chiquer, les gens parlaient un peu de tout. Mais c’est surtout à ce moment-là que les traits essentiels de leur ruralité, loin de l’individualisme à l’occidental, avec leur manière de vivre nonchalante malgré le semblant de précipitation, que l’authenticité d’une vie simple peut se montrer si on sait l’apprécier à sa juste valeur. C’était le moment opportun de filmer une tranche de leur vie. Et côté technique, le tournage ne nécessitait pas tellement de préparation : tout était prêt… Et j’en profitais au maximum !

Image issue du film documentaire "Du coq à l'âne dans la tabatière"

Image issue du film documentaire « Du coq à l’âne dans la tabatière »

OI>Film : Quelles conséquences a cette vie rythmée sur le quotidien ?

Contrairement à ce que dit le personnage principal, l’empressement n’était, à mon avis, qu’une notion totalement différente de ce qu’un occidental vit. La nonchalance était et reste encore une particularité qui marque la vie de ces villageois. C’est une notion à prendre avec précaution par rapport au style de vie tel que nous la connaissons. Toutefois, ce que je dis ici est surtout valable dans les campagnes malagasy pour la plupart ; contrairement au monde urbain où les conséquences sont multiples, pour ne citer que l’insatisfaction vis-à-vis de tout ce que nous entreprenons, à tel point que nous courons toujours après le temps. 

OI>Film : Pensez-vous que vivre dans l’empressement conditionne nos pensées ?

Non seulement nos pensées mais tout ce qui fait de nous des gens ivres d’envie de vouloir tout faire dans la vie, sans y parvenir et en éprouver la satisfaction et la sérénité ; contrairement à ces paysans qui se contentent du peu de choses qui s’offrent à eux. Pourtant, si on fait une analyse beaucoup plus poussée sur leur mode de vie, on pourrait conclure que ce n’est peut-être pas si mauvais que de vivre suivant un rythme “normal”. Mais tout est relatif et chacun son choix et son mode de vie.

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Céline Latchimy
Céline Latchimy
Journaliste, rédactrice, elle s'intéresse à toute l'actualité de la Réunion et des îles de l'OI
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