En direct du Durban International Film Festival, la team OI>Film en profite pour vous donner le pouls de l’évènement cinéma de l’océan Indien.
Mardi 23 juillet 2019. Nous sommes à Durban, en Afrique du Sud où se déroule jusqu’au 28 juillet le Durban International Film Festival. C’est L’évènement cinéma de la zone Océan Indien. L’occasion pour OI>Film de découvrir des talents d’Afrique du Sud et du continent. D’enrichir son catalogue pour le plus grand plaisir de nos abonnés.
Nous sommes partis trois jours. Pas facile d’aborder tout le monde, les réalisateurs sont hyper sollicités et le temps file.
Entre deux tables rondes, les rencontres s’enchaînent à 100 à l’heure.
C’est d’ailleurs avec grand plaisir que nous avons retrouvé Firoza Houssen. La jeune réalisatrice malgache est en effet intervenue dans une conférence sur le thème de la place de la femme dans le cinéma africain.
La femme Malgache à l’honneur
Firoza Houssen a signé « Maux d’Elles », un court-métrage très fort. Il fait d’ailleurs partie des coups de cœur de notre rédaction. (Voir le film Maux d’Elles de Firoza Houssen ou lire la critique).
Cette réalisatrice est l’une des rares femmes à faire des films à Madagascar. Lorsqu’elle réalise « Maux d’Elles » en 2016, Firoza n’a que 23 ans et pourtant, son film possède une réelle maturité. Le Durban International Film Festival a donc invité Firoza Houssen à parler de son prochain film. OI>Film suivra sa sortie avec attention.
En attendant, nous vous invitons à découvrir cette pépite…
Claire Diao, spécialiste et engagée
Alors que les conférences se suivent et ne se ressemblent en rien, nous avons adoré bavarder avec Claire Diaio.
Cette dernière est journaliste franco-burkinabé, spécialisée dans les cinémas d’Afrique. Engagée dans la promotion du cinéma indépendant, elle porte un programme de courts-métrages itinérants : « Quartiers Lointains » et organise des projections dans le monde entier. L’une des raisons de sa présence au Durban International Film Festival : « Nous venons de sortir le treizième numéro d’Awotélé, une revue Panafricaine de cinéma que l’on édite en français et anglais. Cette revue existe depuis 2015 et nous la publions trois fois par an à l’occasion des grands festivals du continent : les Journées cinématrographiques de Carthage en Tunisie, le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision au Burkina Faso et Durban en Afrique du Sud. Notre objectif est de créer une circulation entre ces trois grands rendez-vous qui sont situées dans des zones linguistiques différentes. On souhaite aussi porter le focus sur l’Afrique en arrêtant d’avoir le discours de l’Afrique est minoritaire à Cannes, à Berlin, à Venise puisqu’en fait, il est majoritaire sur son propre continent. Il faut inverser le regard ».
Passionnée, engagée… En 2017, Claire publie « Double Vague ». Un essai sur une jeune génération de cinéastes qui racontent des histoires avec un regard différent. C’est un cinéma de cette génération avec une double identité française et d’origine soit africaine, soit de l’océan indien et d’ailleurs. Un cinéma qui s’enrichit de la multiplicité de ses origines et porteur de formes nouvelles.
Nous lui avons présenté le projet OI>Film, nos ambitions et nos valeurs. Alors forcémment : une coopérative qui rassemble des réalisateurs de tout l’océan Indien pour former une plateforme visant à mettre en l’air le cinéma indépendant … Ça lui parle !
« Le cinéma de l’océan indien, c’est comme le cinéma d’Afrique : il est le grand absent des festivals internationaux. Il y a peu de productions dans les programmations, pourtant leurs histoires sont tout aussi importantes que les autres. Il est donc important de saluer les initiatives comme OI>Film qui rassemble et qui permet aux énergies d’émerger à l’international. J’encourage cette dynamique ! », nous a confié Claire Diao.
The show must go on !
Qu’est-ce que c’était intense et riche. Trois jours dans un festival aussi important que celui de Durban nous a permis de tisser des liens et de réaliser que les problématiques culturelles de l’océan Indien restent souvent similaires avec celles de l’Afrique. Il est souvent question d’émancipation culturelle, même si, en Afrique du Sud, les cinéastes sont bien plus radicaux. L’apartheid reste en toile de fond, le sujet est omniprésent dans les films et les disours. Toute l’équipe de OI>Film se réjouit d’avance de partager très bientôt, une programmation « made in Africa ». Alors comme on dit en bon anglais : Stay tuned ! et à l’année prochaine Durban.