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Rencontre avec Denis Mpunga, compositeur musical pour le cinéma

Le jeudi 3 décembre, de 17h30 à 20h30, Denis Mpunga s’est arrêté dans les locaux de l’association “Les Cinéastes de La Réunion”. L’occasion pour le musicien de nous parler de la composition musicale pour le cinéma.

 Si Denis Mpunga est acteur, metteur en scène et musicien, c’est sous la casquette de compositeur musical pour le 7ème art que l’association “Les Cinéastes de La Réunion” ont accueilli celui qui a créé la musique de “La promesse” des frères Dardenne, “Le diable et la philosophie” de Luc Jabon, “Harcèlement” de Martin Crimp, “Morgane” de Bubbinder, et bien d’autres films encore. Né le 29 septembre 1959 à Mushenge au Congo belge, Denis Mpunga est un acteur, compositeur, musicien et metteur en scène belge d’origine Congolaise. 

Profitant de son passage dans l’île, le compositeur a partagé son expérience de la composition musicale cinématographique et de ses évolutions, avec les auteurs locaux comme Vincent Fontano, Sophie Louys, Marine Hervé, Serge Payet, Pascale David, Nicolas Séry

Rencontre avec Denis Mpunga

“La musique composée ne prend sens qu’en présence de l’action”

À la question, « Comment il en est arrivé à la musique de film ? », il répond que “tout d’abord, il faut savoir que les métiers dans le cinéma est un travail d’équipe. Je suis arrivé en Belgique à 13 ans et j’étais dans un groupe de percussion très tôt. J’ai commencé la composition pour le cinéma à 20 ans, en 1979″. La composition a été « mon premier contact avec le cinéma, ajoute-t-il. 

Quand on est compositeur pour le 7ème art, il faut “accepter l’idée qu’on compose une musique en elle-même. Il s’agit d’autre chose car on doit laisser la place à l’image. La musique composée ne prend sens qu’en présence de l’action” précise Denis Mpunga. En réalité, “on écrit une musique inachevée qui se compose après, au fur et à mesure. C’est tout un travail d’univers sonore” puisqu’elle va “se compléter avec l’action”. En général, le son se fait “à la post production. Personnellement, quand cela est possible, j’assiste au tournage. Et je vois de plus en plus de compositeurs assister au tournage pour sentir l’énergie et l’émotion qui s’en dégagent. Cela se fait de plus en plus !” s’exclame Denis Mpunga.

“Faire voyager les gens dans le son”

Denis Mpunga metteur en scène et compositeur musical pour le cinéma

Pour Denis Mpunga, “composer c’est tenir compte du mode de diffusion (format stéréo, mono…). En fait, il faut prendre en compte la manière dont on va diffuser la musique car cela va changer ma façon de composer. Elle sera différente en fonction de si le spectateur reçoit le son en face, sur les côtés, ou vers l’arrière de sa tête. Tout dépend de la place de l’enceinte dans la salle de projection.”

Il existe plusieurs techniques de diffusion pour le compositeur belge. Le tout est de pouvoir “faire voyager les gens dans le son. Il n’y a jamais de silence. Le silence, quand il est travaillé dramaturgiquement, devient un son”. À titre d’exemple, “un acteur qui ne fait rien, si on change la musique, on peut projeter plusieurs sentiments”. 

Et à titre comparatif, “j’ai fait un reportage radiophonique. Il n’y avait donc pas d’image. Je devais suggérer un voyage aux gens qui l’écoutaient car le son évoque des images différentes en fonction de comment on le reçoit”. Et attention, celui qui est aussi metteur en scène précise que les métiers de “compositeur, preneur de son et sound designer sont trois métiers totalement différents. Le sound designer fait en sorte que le son devient un personnage, un paysage, alors que le compositeur fait en sorte que le son devient signifiant comme des mots” avant d’ajouter qu’aujourd’hui, “les gens sont très sensibles au son. Le cinéma muet c’est fini. Il faut donc que les cinéastes mettent les moyens pour une composition musicale”. 

Quant à sa façon de composer, “parfois je mets une musique gaie sur un événement grave car on ne sait jamais comment les gens réagissent. Ce sera en fonction de ce que chacun vit. Je ne peux pas le prévoir mais j’essaie de faire en sorte qu’il y ait des propositions de perceptions différentes pour que chacun puisse le percevoir à sa façon. Mon travail se termine juste avant le mixage car une fois la musique composée, elle appartient au mixage” conclut-il.

 

Céline Latchimy
Céline Latchimy
Journaliste, rédactrice, elle s'intéresse à toute l'actualité de la Réunion et des îles de l'OI
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